Depuis plus d’une décennie, nous observons une succession de crises économiques ayant des faits générateurs multiples et variés (monétaires, financiers, sectoriels, sociaux, régionaux, etc.), dont les explications livrées par des éminents économistes demeurent plus ou moins convaincantes. Leurs solutions sont bien loin d’atteindre les objectifs escomptés.
Il n’en demeure pas moins que l’état des lieux aujourd’hui est toujours préoccupant , marqué par une contraction de l’investissement, un maintien des pressions sur le marché de l’emploi et sur les finances publiques, ainsi que par une nouvelle dégradation de la notation de la Tunisie par les agences internationales de rating, hypothéquant toute possibilité de mobilisation de capitaux sur les marchés financiers internationaux à des conditions soutenables.
Pour l’ensemble de l’année 2021, les perspectives sont marquées par des incertitudes, liées notamment au contexte politique et aux actions qui seraient prises suite à celles déjà annoncées le 25 juillet et à l’évolution de la situation sanitaire au niveau national et international.
Au regard des indicateurs, l’année 2022 semble être une année difficile aussi mais cruciale pour la relance de l’économie nationale. Quelles seront donc les variables qui pourraient contribuer au raffermissement du tissu économique tunisien et enclencher une véritable reprise à tous les niveaux ?
On s’attend à des variables qui laissent, sans aucun doute, présager un tout nouveau départ pour l’économie nationale en 2022, une année décisive pour amorcer la mise en œuvre de chantiers phares, comme celui de la résolution de la crise des finances publiques, ainsi que des réformes structurantes.
Sur le volet macroéconomique, l’élaboration de la loi de finances complémentaire 2021 et la PLF-2022 est aussi un axe primordial qui doit être examiné dans les délais impartis, afin de pouvoir entamer l’ensemble des chantiers dans lesquels la Tunisie s’est engagée. Car, le déficit budgétaire devrait, lui, continuer à subir un «Covid Long». En effet, les différents départements ministériels sont appelés, dans le cadre de la loi de finances 2022, à se concentrer sur la maîtrise et la rationalisation des dépenses publiques. Le projet de loi des finances 2022 va nous donner certes le ton sur une année budgétaire difficile.
Selon Sihem Boughdiri Nemsia, chargée de gérer les affaires du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Investissement, le PLF pour l’exercice 2022 prévoit un ensemble de mesures destinées à la relance de l’économie nationale et la poursuite des réformes économiques et sociales majeures. Les priorités seront focalisées sur le budget d’Etat, le soutien à l’investissement et au développement, ainsi que le suivi du secteur financier. Le ministère de tutelle prévoit également l’élaboration d’une feuille de route pour l’année 2022 et la mise en œuvre d’un programme visant à faire face aux difficultés financières de la Tunisie.